Eric Pougeau exp[l]ose

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Expo Eric Pougeau « Mon Amour »
Galerie Olivier Robert à Paris
Du 11 mars au 4 avril 2010

On ne voit pas ce que fait Eric Pougeau. On se le prend en pleine face. Au détour d’expos collectives, c’est bien, mais c’est encore plus frappant dans ses expos perso. Et ça tombe bien, il y en a justement une qui va se mettre en route sur Paris. Comme je ne l’ai pas encore vue (forcément !), je ne peux pas en dire plus donc même si j’aime pas faire ça, je copie colle la présentation…

« And you could have it all. My Empire of Dirt »
Drôle de cadeau. Un don entre sacrifice et contagion. Le geste de mordre des feuilles de papier, obstin
ément, n’en fait pas des papiers mâchés. Cela crée des traces de performances, sculpte des objets fragiles, réintroduit une magie disparue, autant d’héritiers directs des hérauts minimalistes des années 1960. Mais pas de passéisme glorifié ici. Les œuvres (im)maculées relèvent d’un acte unique et paradoxalement répété. Entre temps immémoriaux et futurs à découvrir, la marque du temps fige surtout le présent.

« You are someone else. I am still right here »
Il a ainsi inventé une nouvelle forme de communication, entre écriture et parole. Les dessins reflètent dès lors autant un inconscient maîtrisé qu’un hasard défié. Et dans cette correspondance, ces Correspondan
ces même, chacun décrypte, réapprend à lire une histoire de l’art qui transcende le romantisme symboliste, survole le surréalisme, interroge le conceptuel. Tout comme surgit la rage de Caravage ou la sagesse d’Artaud. Des feuilles en forme de miroirs, inquiétants et fascinants, réunissant Alice et Dan Graham dans un même reflet, un même au-delà du signe.

« I hurt myself today. To see if I still feel »
C’est par la multiplication qu’il pose les fondements de sa vision. Il a marché, jusqu’à la blessure, vers un idéal en forme de quête éphémère. On sent poindre, derrière la pureté du sang, la souillure du blanc, un renversement des valeurs. Et derrière la matérialité, la morale ? Entre présence et absence, cri et silence, violence et délicatesse extrême, Eric Pougeau, par cette œuvre, s’est bâti un Empire ; un empire abolissant la notion de frontière.

Benjamin Bianciotto

Galerie Olivier Robert – 5 rue des Haudriettes – Paris 3è
http://www.galerieolivierrobert.com

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Si vous passez du côté des Ardennes belges, vous pourrez y lire quelques écrits acides dans une expo collective organisée par le Centre d’Art Contemporain du Luxembourg belge, à la Maison de la culture de Famenne-Ardenne, à Marche (Belgique), jusqu’au 2 avril 2010.
Chaussée de l’Ourthe, 74
B-6900 Marche

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Et si vous voulez en savoir un peu plus sur ce goret, vous pouvez toujours aller lire l’itw dans le A Gore Hurlant #2

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